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"La conversation sur le chapitre qui nous intéresse, est vraiment intarissable.(entre Niépce et Daguerre)" Niépce à son fils en 1827.

(Nous pouvons imaginer la discussion passionnante entre les deux inventeurs. JR)

 

©Et surtout d'excellents conseils de Mr Daguerre

que je tacherai de mettre à profit. 

Niépce à Bauer.(4 mai 1828)

Les origines du plaqué d'argent, de l'utilisation de l'iode, et de toutes les méthodes employées par Niépce et Daguerre.

Conseils donnés à Niépce alors qu'il n'était pas encore question d'association.

 

par Jacques Roquencourt.

 

Sommaire: Nous démontrons que Daguerre a conseillé à Niépce l'utilisation des vapeurs, contrairement aux affirmations de certains auteurs niépçophiles, et que ces mêmes conseils sont à la base de tous les procédés employés par les deux inventeurs. Il a de même conseillé l'utilisation du plaqué d'argent, ce que nous démontrerons dans la suite de cette étude. A notre avis, Niépce était déjà redevable envers Daguerre, avant la signature du contrat.

 

Lettre de Nicéphore à Isidore au sujet des conseils de Daguerre, les 2 et 4 septembre 1827.

"quand au mode d'application à la gravure sur métal, il est loin de la déprécier; mais comme il serait indispensable de retoucher et de creuser avec le burin, il croit que cette application ne réussirait que très imparfaitement pour les points de vue, ce qui lui semble bien préférable pour ce genre de gravure, c'est le verre en employant l'acide fluorique, il est persuadé que l'encre d'impression appliquée avec soin à la surface corrodée par l'acide, produirait sur un papier blanc, l'effet d'une bonne épreuve, et aurait de plus, quelques chose d'original qui plairait d'avantage.&&&"

 

Méthode avec l'acide fluorique.

Traité de CHIMIE ÉLÉMENTAIRE.

Par L J THENARD. 2ème édition 1817, pages 631 et 632, 3ème édition 1821, pages 721 et 722.

 

"ou on les expose à la vapeur de cet acide en mettant une partie de fluate de chaux et 2 parties d'acide sulfurique dans une boite de plomb, que l'on chauffe légèrement et que l'on recouvre avec la pièce à graver. Dans les deux cas, et surtout dans le dernier, l'acide ne tarde point à attaquer et dépolir le verre. Alors on enlève le mastic, et on achève les traits du dessin par les moyens ordinaires. Cette manière d'opérer offre deux grands avantages, une exécution plus prompte et plus parfaite. &&&"

En conseillant cette méthode, Daguerre pensait que la matière photo-sensible, utilisée par Niépce, était perméable aux vapeurs de l'acide fluorique1.(lire ce renvoi)

Niépce le 8 décembre 1827 à Kew, au sujet de ce conseil.

"il suffirait, après avoir opéré, de noircir légèrement la partie gravée, et de la placer sur un papier blanc, pour obtenir une épreuve vigoureuse.

M. Daguerre, peintre du Diorama à Paris, m'a conseillé de ne pas négliger ce mode d'application qui n'aurait pas, il est vrai, l'avantage de multiplier les produits;

mais qu'il regarde comme éminemment propre à rendre toutes les finesses de la nature" (souligné dans le texte).

©photographie Jacques Roquencourt.

Le résultat conseillé par Daguerre à Niépce en 1827.

Daguerre à Niépce le 15 novembre 1829.

"aussitôt qu'il sera indispensable d'y mettre le talent d'un graveur, la découverte perdra tout son intérêt. La nature a ses naïvetés, qu'il faut bien se garder de détruire."(souligné dans la lettre).

A la suite des conseils de Daguerre, Niépce écrira:

"La découverte que j'ai faite et que je désigne sous le nom d'Héliogaphie, consiste à reproduire spontanément, par l'action de la lumière,

avec les dégradations du noir au blanc, les images reçue dans la chambre obscure."


Nos essais avec cette méthode, sur verre. (janvier 1993)

à gauche un essai avec le bitume de judée, à droite gravé comme l'indique la méthode donnée par Thénard.

remarques: Ce que nous avons observé, et ce que Niépce a aussi constaté:

1°- lorsqu'on chauffe très légèrement comme il est indiqué dans la procédure, le bitume de Judée se liquéfie en présence des vapeurs légèrement chaudes.

2°- que ce bitume de Judée est imperméable aux vapeurs de l'acide fluorique.

3°- et comme l'indique Daguerre à Arago, la variation en épaisseur de la couche de bitume en fonction de l'insolation.

C'est pour ces différentes raisons que Nicéphore précisera dans sa notice:

"la substance que j'emploie maintenant, avec le plus de succès est l'iode qui a la propriété de se vaporiser à la température de l'air, pour noircir la planche par ce procédé."

Niépce a donc été amené, pour obtenir le résultat conseillé par Daguerre, de remplacer les vapeurs de l'acide fluorique par d'autres vapeurs et le verre par le plaqué d'argent. Ses recherches l'amèneront à utiliser les vapeurs d'iode; celles-ci ayant une action plus ou moins efficace sur le plaqué d'argent en fonction de l'épaisseur du bitume insolé, produisant ainsi les gradations de teintes.

 

"et j'ai l'espoir fondé de donner aux représentations des objets sur argent plaqué, toutes les gradations de teinte du noir au blanc, chose importante qui m'avait été bien recommandé par Mr Daguerre..." Niépce à de Curley 28 nov 1828.

©photographie Jacques Roquencourt: noircie à la lumière.

Héliographie par contact d'un transparent d'une vue prise sur papier.

essai sur plaqué d'argent avec les vapeurs d'iode pour noicir à l'air.

(août 1994; avec la composition indiquée dans la notice.)

 


Conclusion.

Contrairement aux affirmations de tous les historiens2, c'est Daguerre qui a conseillé à Niépce l'utilisation des vapeurs.

La méthodologie employée, sera identique dans tous les procédés ultérieurs utilisés par la suite par Daguerre:

-Vapeurs d'éther sulfurique.

-Vapeurs de pétrole pour le résidu d'essence de lavande: consulter le "Physiotype"

-Vapeurs de mercure pour l'iodure d'argent.

-Voir aussi et surtout le commentaire suivant de Daguerre, page 50 de sa notice: "Les dissolvants par évaporation ou par l'effet du calorique sont bien préférables.....Cette manière de procéder donne une gradation de teintes qu'il est tout-à-fait impossible d'obtenir en trempant l'épreuve dans un dissolvant."

Ceci nous a été confirmé début mars 2002 à la lecture, de la correspondance de Niépce à son cousin de Curley, ainsi que du catalogue de la vente de la collection d'André Jammes.

Le 28 novembre 1828 " et j'ai l'espoir fondé de donner aux représentations des objets sur plaqué d'argent, toutes les dégradations de teinte du noir au blanc, chose importante qui m'avait été bien recommandé par M. Daguerre &&&"


Le conseil du plaqué d'argent.

Lemaitre n'a pas conseillé le plaqué d'argent à Niépce, l'étude des lettres connues et nos expériences nous l'ont confirmés.

(que le lecteur lise attentivement la lettre de Lemaitre datée du 12 octobre 1829 et compare avec sa réclamation, ainsi que la réponse de Niépce à cette même lettre )

Daguerre a bien conseillé le plaqué d'argent,

ainsi que de brunir ce plaqué "pour avoir une opposition entre les blancs et le noir plus tranchée "Niépce 8 déc 1827".

Lorsque Niépce proposera un contrat à Daguerre pour l'aider à améliorer son procédé , ce dernier répondra le 27 novembre 1829.

"Je croyais seulement vous donner quelques conseils ce que je ferai toujours avec bien du plaisir dans le cas où ma proposition ne vous conviendrait pas"


L'utilisation de l'iode conseillée par son cousin de Dijon.

L'iode pour noircir à l'air.( voir ci dessus: En fait...)

Dans sa notice sur l'héliographie, Niépce n'indiquera pas que le plaqué d'argent, soumis aux vapeurs d'iode (iodure d'argent), était sensible à la lumière; la couche photosensible

étant le bitume de Judée.

La confirmation est apportée par la remarque de Daguerre: " les noirs sont verdâtre".

Suite à la proposition de Daguerre d'employer l'iodure d'argent comme couche photo-sensible :

"Aussi, après quelques autres tentatives, en suis-je resté là, regrettant bien vivement, je l'avoue, d'avoir fait fausse route pendant si longtemps, et, qui pis est, si inutilement &&"

"Mais, je le répète, Monsieur, je ne vois pas que l'on puisse se flatter de tirer parti de ce procédé, pas plus de tous ceux qui tiennent à l'emploi des oxides métalliques...."

Nicéphore Niépce à Louis Daguerre: lettres datées du 8 novembre 1831 et du 3 mars 1832.

 

1-lettre adressée à Arago par Daguerre et publiée le 30 septembre 1839 dans les CRAS.

2-Voir les commentaires de Potonniée repris par Paul Jay. Annexe XXIX, pages 305 et 306 de sa "Genèse d'une Invention".

 

référence: L'invention de la photographie: une tragédie (à paraître)

 

voir aussi la Base_du_contrat_Niepce-Daguerre.

 


Dans les faits,

lorsque l'iodure est exposé à l'air l'image est verdâtre, il faut exposer au soleil pour obtenir des noirs.

Suite à ce constat fait par Daguerre, ce dernier dirigera les recherches sur l'obtention des blancs.

Héliographie sur verre avec le bitume de Judée.

L'initiative de proposer un produit (principe) photo-sensible blanc:

Dans la notice sur l'héliographie, Daguerre indique en bas de page cette précision importante et évidente:

"La teinte la plus claire que donne ce procédé n'est pas blanche." (sur le plaqué d'argent)

Le 26 février 1830, donc au tout début de l'association, Daguerre écrit:

"Le bitume de Judée me paraît, ainsi qu'à vous, avoir les propriétés nécessaires à l'exception cependant du blanc...... Il nous faut chercher le blanc et son opposé. L'iode ne me paraît pas convenable, il est toujours irisé ou verdâtre."

Dans cette même lettre, Daguerre ajoute au code convenu pour la correspondance:

52: blanc.

De ce constat fait par Daguerre, les recherches auront pour but de satisfaire à ces exigences.

 

Les épreuves réalisées sur verre seront posées sur un papier noir pour faire ressortir le dessin comme pour la table servie.


"Utilisant les techniques apprises auprès de Niépce, il inventera un troisième procédé, le daguerréotype, premier

procédé photographique praticable du fait d'un temps de pose abaissé à environ quinze minutes.

Ce dernier procédé est bien entendu redevable à Niépce car bon nombre d'aspects découlent de l'héliographie. (J L Marignier)"

Rien n'est plus contraire à la vérité et de la part de J L Marignier pas un mot sur les excellents conseils de Daguerre. (Jacques Roquencourt)


Étude faite entre 1991 et 1994 et confirmation le 15 mars 2002.

1ère mise en ligne le 29 février 2008

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